Lycée Clemenceau

Lycée D'Enseignement General – Nantes

Pays de la Loire
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VOTE DIZZY ! Sur l’air de SALT PEANUTS !

« Your politics oughta be a groovier thing/so get a good president who’s willing to swing/Vote Dizzy! Vote Dizzy ! » (« La politique, ça doit groover/alors élisez un bon président qui aime le swing/Votez Dizzy/Votez Dizzy ! »)

En écho aux Rendez-Vous de l’Erdre qui marquent à Nantes la fin de la période estivale et la rentrée scolaire, un extrait de jazz de Dizzy Gillespie et plus précisément de Bebop, genre musical ayant émergé dans les années 40 et 50 dont l’influence est restée essentielle.
Nous vous proposons  « Vote Dizzy »  ( 1963) Sur l’air du fameux et désopilant ‘Salt Peanuts’ ( cacahuètes salées)  ( 1942), morceau iconique d’humour et de créativité qui fit date .  Ce morceau détourné fut  le slogan de campagne de Dizzy Gillepsie qui, le saviez-vous , se présenta aux élections présidentielles américaines en 1963-4.

C’est ainsi que le journaliste et auteur Bruno Costemalle  résume la période :

« Nous sommes en 1963, année cruciale pour l’Amérique, que secouent les assassinats d’enfants noirs de Birmingham, la grande marche organisée par Martin Luther King (elle réunit 200 000 personnes à Washington, le 28 août) et surtout l’assassinat de J.F. Kennedy (le 22 novembre).

Et c’est ainsi que Dizzy résume ses motivations dans ses Memoires :

« J’ai décidé de me présenter comme candidat à la présidence, avec l’idée de me servir des voix et de la publicité que j’aurais pour militer en faveur du changement. …/… De toute façon, n’importe qui aurait été meilleur que ceux qui nous dirigeaient à l’époque, toujours à faire traîner les choses dès qu’il s’agissait de protéger les Noirs dans l’exercice de leurs droits civiques et même humains, et à mener des guerres souterraines contre d’autres pays dans le monde entier.

Les amateurs de jazz apprécieront la composition du gouvernement qui  aurait été nommé si Dizzy avait occupé ce qu’il aurait rebaptisé  ‘The Blues House’ .. Les commentaires sont de Dizzy lui-même.

–  Miles Davis patron de la CIA (lequel Miles « avait proposé ses services au Ministère des Finances »)

– Malcom X, Attorney General « Comme l’intégration raciale sera complète sous ma présidence, les Black Muslims se retrouveront au chômage et même le groupe de Malcolm X sera désœuvré. Alors, plutôt que de laisser tant de talent inemployé, Malcolm sera nommé procureur général. C’est un type que nous voulons de notre côté à tout prix»

  • Duke Ellington ministre d’État « C’est l’homme idéal pour ce poste, capable d’embobiner n’importe qui »
  • Charles Mingus ministre de la Paix, « parce qu’on a tous intérêt à la lui foutre si on veut rester en vie »
  • Louis Armstrong à l’Agriculture « Personne ne connaît mieux que lui les problèmes de champs de coton ! »
  • Max Roach à la Défense  et non de la Guerre, « car il voulait en profiter pour en déclarer une tout de suite »
  • Ray Charles directeur de la bibliothèque du Congrès.
  • Mary Lou Williams a déjà accepté d’être ambassadrice auprès du Vatican.
  • Thelonious Sphere Monk, envoyé à travers le monde pendant quatre ans comme ambassadeur plénipotentiaire itinérant.
  • Peggy Lee (ministre du Travail)
  • Ella Fitzgerald (Santé et Education) …
  • Ramona Crowell, une des dirigeantes de la John Birks Society et authentique indienne Sioux, vice-présidente.

 Voici l’extrait choisi https://www.youtube.com/watch?v=6pVG95yHhsc&t=92s&authuser=0

Le bebop

Les premiers enregistrements datent de 1945. Les thèmes de bebop sont d’abord joués avant d’être écrits. Ce courant révolutionnaire est lancé de l’association de musiciens afro-américains qui, après leurs obligations contractuelles dans de grands orchestres, souhaitaient se libérer en s’affranchissant de la discipline des big bands. Ces quêtes de liberté donnent lieu à des formations plus réduites, laissant plus de liberté dans l’interprétation et davantage d’occasions d’improviser des solos. Les premières expériences bebop sont le fruit des sessions de Thelonious Monk, Charlie Parker, Dizzy Gillespie et Charlie Christian6.

La candidature de Dizzy Gillespie aux éléctions américaines de 1963- 64